18 janvier 2009 / Crash d'un hélicoptère français au Gabon: deux mort, 2 rescapés, 6 disparus / Page spéciale

Parti de Toulon le 24 mai dernier, le T.C.D. Foudre a mis le cap au sud ouest, en direction du Portugal afin de prendre part à l’exercice « CONTEX/PHIBEX » en compagnie des forces armées portugaises. Durant près d’une semaine, la « Foudre » sera l’unité précieuse du dispositif, chargée notamment d’embarquer puis de débarquer via les CTM de la flottille amphibie quelques 350 fusiliers portugais.

Après un transit de 3 jours, la « Foudre » a mouillé dans la baie de Setubal, au sud de Lisbonne. Une fois les équipes de manœuvriers rappelés au poste de manœuvre radier, les opérations d’enradiage ont pu commencer. C’est ainsi qu’en quelques heures, une quarantaine de véhicules et les 350 militaires ont été embarqués puis répartis entre le hangar véhicules, le radier et les postes de troupes embarquées.

Cœur de métier des bâtiments amphibies, le débarquement de troupes, de véhicules et de matériels revêt de multiples défis, d’autant plus lorsque ces derniers proviennent d’une nation étrangère. Outre le défi logistique qu’implique l’accueil de 350 passagers - qu’il faut nourrir et loger dans les meilleures conditions possibles – il a fallu également penser au repérage de nos collègues lusitaniens. En effet, rien n’est plus délicat que de s’orienter dans un bâtiment militaire dont on ne connaît pas la structure et au sein duquel toutes les indications sont écrites ou communiquées en français. Et même si l’usage de l’anglais facilite parfois les échanges entre marins français et militaires portugais, il a été décidé pour leur confort quelques « aménagements ».

« ALVORADA », « MANOBRA ANFIBIA »

C’est ainsi que le planton à la passerelle s’est vu demandé d’effectuer les diffusions en français, mais aussi en portugais ! Après la sonnerie du réveil, la traditionnelle diffusion « branle-bas, branle-bas » a immédiatement été suivie de sa traduction portugaise « alvorada, alvorada ». De même, plusieurs panneaux indiquant certains locaux importants pour l’orientation des nouveaux embarqués tel que le hangar véhicule ont été doublés d’une traduction portugaise. Toutes ces petites attentions ont été grandement appréciés par les intéressés qui ont eux aussi tentés de comprendre et de s’orienter à bord à l’aide des plans écrits en français. Un bel exemple de coopération dont nous exposerons le volet « opérationnel » demain…

Source Journal de Bord

Interrompue dans les dernières heures de l’exercice Contex/Phibex pour cause d’engagement dans les recherches de l’airbus A330 disparu, la « Foudre » a repris quelques jours plus tard le programme de ses activités. C’est ainsi qu’elle a pu se rendre à La Rochelle une fois le 7 juin. Plus question d’exercice de lutte de surface ou de défense aérienne comme cela avait été le cas avec les Portugais mais un entraînement des troupes des 519ème régiment du Train, 2ème régiment d’infanterie de marine et 1er régiment de chars d’infanterie de marine. A l’instar de ce qui a été réalisé avec les Portugais, les manœuvres amphibies ont tout d’abord consisté en l’embarquement à La Rochelle d’une force terrestre, ici composée de 160 militaires et d’une quarantaine de véhicules (AMX 10 RC, VAB, VBL…).

Par la suite, cette force a été débarquée sur différentes plages de la façade Atlantique. Ces manœuvres ne représentent qu’une partie de l’entraînement des « terriens » puisqu’une fois « plagés », ils ont dû progresser dans les terres suivant des scenarii préalablement établis. Eole était également de la partie puisque deux dépressions se sont succédé en peu de temps sur les côtes vendéennes et bretonnes, mettant à mal un programme soigneusement établi. Il a donc fallu jouer avec les éléments et la géographie pour arriver à mettre les forces à terre, pour une répétition dans un premier temps, puis pour un assaut de Quiberon. Malgré une houle conséquente rendant délicates les présentations en porte-à-porte, les marsouins ont ainsi largement profité de la présence d’un bâtiment amphibie en Atlantique pour éprouver leur savoir-faire en matière de débarquement et de reconquête d’un territoire.

Autre bénéficiaire de la présence du T.C.D, l’hélicoptère « dauphin » de service public basé à La Rochelle a profité de notre passage pour réaliser plus d’une vingtaine de « touch and go » ainsi que des manœuvres de treuillage de personnels et de civière. Plus habitué à intervenir lors de conditions climatiques difficiles mettant en difficultés des plaisanciers ou des chalutiers, l’équipage a bénéficié de conditions météorologiques idéales pour ce type d’entraînement. Après avoir déposé deux chalands du 519ème régiment du train à La Rochelle, la « Foudre » a débouqué une dernière fois le Pertuis d’Antioche, bras de mer entre Oléron et Ré pour retrouver le large. Elle a pu saluer dans cet endroit resserré le navire à voiles Belém venant prendre un mouillage pour la nuit dans ces atterrages.

Cap sur l’ouest maintenant pour un rendez-vous avec la Meuse au nord de l’Espagne. But de l’affaire : profiter d’un transit commun vers Gibraltar puis Toulon pour parfaire l’entraînement des deux équipages, refaire un peu le plein des soutes qui se vidaient depuis le 24 mai et effectuer quelques manœuvres de ravitaillement devenues assez rares. C’est au milieu des bancs de dauphins et par une mer étonnamment calme pour un golfe de Gascogne que les deux bâtiments ont pu se retrouver pour ces travaux de groupe et achever leur périple atlantique.